La petite mort

Usé, désabusé, mais par chance toujours bien irrigué.
Frappant à ma porte comme une délivrance, la petite mort.

 

En attendant mon sort, pour qu’il arrive à terme aisé,
Régulé par les spasmes de la bête qui dort,
Si ça ne me fait pas rire, ça ne me fait plus pleurer,
On peut tout affronter sans le moindre effort.
Pénétrer dans un ventre est plus facile que d’en sortir,
C’est ce que disaient nos pères du moins ce que j’ai pu en retenir.
Être là et las à la fois c’est le miracle de la vie !
Frappant à ma porte comme une délivrance, la petite mort.

Quand le corps se saisit, comme sous l’électrochoc
La personne qui croit peut toujours espérer,
Comment ne pas se désavouer, comment ne pas tout nier en bloc!
Après ces fins en séries, on est forcément rédempté.
Si dieu existe vraiment et que de là-haut il s’amuse,
J’espère au moins pour lui qu’il a un sérieux mot d’excuse.
Le mot de la fin, quand les femmes crient encore,
C’est pour chercher l’oubli qu’on trouve, la petite mort.

 

Elle est la délivrance, elle est l’impertinence, l’essence même, non pas d’abstinence pour la petite mort.